Kufr est un terme arabekāfr (en arabe : كافر, kāfr?), kāfir signifiant « mécréance, incroyance, refus ». Dans l'islam, il s'emploie à propos de toute croyance autre que l'islam et peut inclure le terme de « guèbre » (du persan گبر, gabr soit « zoroastrien ») : les deux termes peuvent se recouvrir l'un l'autre par métonymie.
En 2019, Nahdlatul Ulama, la plus grande organisation islamique du monde, basée en Indonésie, pays de 240 millions de musulmans (première communauté mondiale)[15] et dont la constitution[16] admet la cohabitation à égalité des religions (à l'exception de l'animisme), a publié une exhortation invitant les musulmans à s'abstenir d'utiliser les mots kufr ou kāfir pour faire référence aux non-musulmans, car le terme est à la fois offensant et perçu comme « théologiquement violent »[17],[18]. Les termes appropriés et non connotés seraient donc, soit « Gens du Livre » (ahl al-kitâb) pour les chrétiens, les juifs et les bouddhistes, soit à défaut, « Polythéistes » (wathaniyyîn) pour les hindouistes.
↑(en) John Ralph Willis, Studies in West African Islamic History, Volume 1 : The Cultivators of Islam, Londres et New York, Routledge, , 1re éd. (1re éd. 1979), 197 p. (ISBN9781138238534, lire en ligne), « Glossary »
« les dhimmis sont des non-musulmans qui vivent au sein de l'islam et ont un statut réglementé et « protégé ». […] Ce terme a été ressuscité dans la période moderne mais il est généralement obsolète. »
↑Selon Gustave Le Bon, auteur de La Civilisation des Arabes, « …en dépit du fait que l'incidence de la fiscalité pèse plus lourdement sur un non-musulman que sur un musulman, le non-musulman était libre de jouir à égalité avec chaque musulman de tous les privilèges accordés aux citoyens par l'État. Le seul privilège réservé aux musulmans était le siège du califat, et ce, en raison de certaines fonctions religieuses qui y étaient attachées, qui ne pouvaient naturellement pas être remplies par un non-musulman. » cité par Mun'im Sirry, Scriptural Polemics: The Qur'an and Other Religions, Oxford University Press 2014, (ISBN978-0199359363), p.179.
↑(en) Khaled Abou El Fadl, The Great Theft : Wrestling Islam from the Extremists, HarperOne, (ISBN978-0061189036), p. 204« Selon le système de statut de dhimmi, les non-musulmans doivent payer une taxe spécifique en échange de la protection des musulmans et du privilège de vivre en territoire musulman. Selon ce système, les non-musulmans sont exemptés du service militaire, mais sont exclus de l'occupation de postes élevés impliquant de traiter des intérêts élevés de l'État, comme être président ou premier ministre du pays. Dans l'histoire islamique, les non-musulmans occupaient des postes élevés, en particulier dans les domaines liés aux politiques fiscales ou à la perception des impôts. »
↑Émile Littré (dir.), art. « Guèbre » dans le Dictionnaire de la langue française, 1872–1877 - [1].
↑(en) Michael Bonner, Jihad in Islamic History : Doctrines and Practice, Princeton University Press, , 89–90 p. (ISBN978-1400827381, lire en ligne)« Au départ, il n'y avait pas de conversion forcée, pas de choix entre et l'épée ou l'islam. La loi islamique, suivant un principe coranique clair (2:256), interdit de telles choses […] et bien qu'il y ait eu des cas de conversion forcée dans l'histoire islamique, ceux-ci ont été exceptionnels. »
↑Waines (2003) "An Introduction to Islam" Cambridge University Press. p. 53
↑Winter, T. J., & Williams, J. A. (2002). Understanding Islam and the Muslims: The Muslim Family Islam and World Peace. Louisville, Kentucky: Fons Vitae. p. 82. (ISBN978-1-887752-47-3). Extrait : Les lois de la guerre musulmane interdisent toute conversion forcée et la considèrent comme invalide si elle se produit.
↑(en) Ira M. Lapidus, Islamic Societies to the Nineteenth Century : A Global History, p. 345
↑« Islam », dans Encyclopedia Britannica, New York, (lire en ligne) (consulté le )
↑(en) Indonesia's Population: Ethnicity and Religion in a Changing Political Landscape, Institute of Southeast Asian Studies, , page 131.
↑Indonésie : Constitution du 18 août 1945 : « L'État garantit à chacun la liberté de choisir sa propre religion et d'en exercer les devoirs selon ses dogmes et ses croyances. ».
↑(en) Patrick Winn, « The world's largest Islamic group wants Muslims to stop saying 'infidel' », The World, Public Radio International, (lire en ligne, consulté le )
↑(en) « NU calls for end to word 'infidels' to describe non-Muslims », The Jakarta Post, Niskala Media Tenggara, (lire en ligne, consulté le )